Le chien est un carnivore au sens phylogénique, et un carnivore opportuniste. Ce terme de carnivore ne signifie pas que le régime doit être exclusivement constitué d’une alimentation carnée, mais qu’un certain nombre de nutriments nécessaires à leur physiologie ne se trouve généralement que dans des produits carnés. Il ne peut pas être considéré comme un omnivore du fait de ses besoins importants en nutriments d’origine animale : arginine, taurine, vitamine D3 [Source 1].

Le chien domestique (Canis lupus familiaris) est un descendant direct du loup (Canis lupus). Le chien aurait été un des premiers animaux domestiqués par l’Homme, il y a environ 14 000 ans. Même si ce lien génétique a existé, les chiens et les loups sont maintenant bien différents, de par leur caractère mais également d’après leur régime alimentaire. Il est vrai que le loup est carnivore et donc ne digère pas l’amidon. 

Cependant, le chien a acquis des AMYB2, des enzymes capables d’accomplir la première étape de digestion de l’amidon et du glycogène. 

D’après une étude réalisée en France sur 16 loups et 16 chiens, les chiens auraient entre 4 et 16 copies de cette enzyme contre seulement 2 pour les loups [Source 2-3].

Le chien est opportuniste, charognard ou chasseur de grande proie en groupe.

Ainsi, le chien a un comportement glouton avec des prises de repas pouvant être importantes.
Cependant, cette capacité de prise alimentaire importante induit un risque significatif (surtout dans les grandes races) de syndrome de dilatation-torsion de l’estomac.
De plus, la période de satiété à la suite d’un repas n’est pas illimitée, souvent quelques heures. Pour ces raisons, il est intéressant de ne pas offrir un unique repas au chien, mais plutôt 2 ou 3.
Pour ce qui est de l’appétence le chien donne une valeur sociale à l’alimentation: ainsi un chien augmentera sa prise volontaire d’aliment en présence de congénères [Source 4].

« Le chien mange pour manger, il chasse pour chasser. »

D’après le docteur vétérinaire Joel Dehasse, [Source 5] le chien mange pour calmer la sensation de faim parfois douloureuse, pour combler son besoin de mastication, pour subvenir à ses besoins en énergie, pour le plaisir gustatif et le contentement psychologique. Il a aussi été démontré [Source 6] que les chiens laissés seuls avec à disposition différents régimes alimentaires, ont surconsommé par rapport à leurs besoins énergétiques. Les chiens choisissaient des régimes très riches en lipides et en protéines, ce qui leur donnait le double de l’énergie dont ils avaient besoin quotidiennement, par rapport au régime riche en glucides [Source 7].

 Les chiens étaient avant habitués à chasser, ou à chercher leur nourriture seuls, ils avaient donc besoin d’énergie pour cette recherche. Ils pouvaient passer 5 heures à faire une activité physique dans le but de se nourrir.

A présent, les chiens mangent très rapidement, ils se jettent sur la nourriture le plus souvent et la finissent en 10 minutes. C’est un comportement qui est qualifié de « glouton ». Il va falloir être attentif au moment de la phase d’observation des chiens pour évaluer notamment le temps d’ingestion ou la vitesse d’ingestion. Nous avons tous pu constater qu’à la vue de la nourriture ou d’une friandise, les chiens adoptent un comportement très particulier : le nez s’active, le chien renifle, les oreilles sont dressées et attentives, les pupilles se dilatent, le chien remue la queue et suit la nourriture, il peut également sautiller, trépigner d’impatience et baver. Alors qu’il ne sait même pas ce que l’on va lui donner, ce qui confirme le comportement alimentaire opportuniste du chien et gourmand [Source 8].

Les chiens aiment aussi la nouveauté, ils sont néophiles. En effet, c’est un instinct de prudence car diversifier sa nourriture est source d’apports différents ou complémentaires et donc cela peut lui permettre de pallier aux carences . 

Si le nouvel aliment est considéré moins bon que l'ancien, le chien se lassera. Cependant, il faudra faire attention car le chien ne supporte pas les changements fréquents au niveau digestif. Il va donc falloir faire « attention » lors de la phase de transition et d’accoutumance des chiens à leur nouvelle nourriture [Source 9].

Le chien se sert-il plus de son goût ou de son odorat pour choisir, goûter, apprécier sa nourriture ?

La langue du chien est composée comme la nôtre, de récepteurs sensoriels appelés « papilles gustatives ». Les chiens ressentent les 5 goûts différents : amer, salé, acide, umami et sucré.

 D’ailleurs, le chien est sensible au sucré contrairement aux chats. 

On sait aussi que les chiens sont attirés par la présence de gras dans leur ration [Source 10].

L’odorat du chien est entre 1000 à 1 million de fois plus efficace que celui de l’Homme. 

Le nez du chien, ayant un chanfrein plus développé, possède 200 millions de cellules olfactives (10 millions pour l’Homme) et des lobes olfactifs situés dans le cerveau 40 fois plus développés que chez l’Homme [Source 11]. On peut donc, après ces constats, facilement affirmer que le principal sens utilisé chez le chien est celui de l’odorat. Nous nous appuyons encore une fois sur les résultats d’une étude démontrant que le sens principal de choix d’une nourriture est l’odeur, les chiens préféreraient une nourriture avec une odeur de viande plutôt qu’un goût de viande. Cependant, le goût doit correspondre à l’odeur pour pouvoir attirer le chien sur du long terme. De plus, les chiens possèdent des groupes d’unités sensorielles qui leur permettraient de reconnaître et d’apprécier la qualité des protéines. Cela peut donc permettre au chien de distinguer les différentes sortes de protéines que nous allons lui donner[Source 12-13].

La transition alimentaire pour les chiens fait référence au processus progressif de passage d'un régime alimentaire à un autre, généralement d'une marque ou d'un type d'aliment à un autre.

 Cette transition est importante pour permettre à l'estomac et au système digestif du chien de s'adapter en douceur aux nouveaux aliments, ce qui peut réduire les risques de troubles gastro-intestinaux tels que des diarrhées, des vomissements ou des ballonnements.

Car en effet, les chiens sont habitués parfois à des aliments complets depuis des mois ou des années. Le changement brusque d’alimentation peut affecter leur système digestif et le brusquer.

La transition alimentaire est importante car elle permet d'éviter les troubles gastro-intestinaux et de faciliter l'acceptation des nouveaux aliments par le chien. Elle est particulièrement importante lors du passage d'un régime alimentaire sec à un régime humide ou vice versa, ainsi que lors d’un changement de marque ou de type d'aliment.

Voici quelques points clés sur la transition alimentaire pour les chiens :

1. Une progression graduelle :

La transition alimentaire doit être effectuée de manière progressive sur une période de 7 à 10 jours pour permettre à l'organisme du chien de s'adapter progressivement aux nouveaux aliments. Cette période peut être plus longue pour certains chiens sensibles ou pour les chiens qui ont des problèmes digestifs préexistants.

Un mélange des aliments :

Pendant la transition, les nouveaux aliments sont progressivement introduits dans le régime alimentaire actuel du chien. Au cours des premiers jours, une petite quantité du nouvel aliment est mélangée à une grande quantité de l'aliment actuel. Au fil du temps, la proportion du nouvel aliment est progressivement augmentée, tandis que la proportion de l'aliment actuel est réduite.

Une surveillance des selles et du comportement :

Pendant la transition alimentaire, il est important de surveiller attentivement les selles et le comportement du chien pour détecter tout signe de trouble digestif. Si le chien présente des symptômes tels que diarrhées, vomissements, léthargie ou refus de manger, la transition peut être ralentie ou interrompue, et un vétérinaire doit être consulté si les symptômes persistent.

Une bonne hydratation :

Il est essentiel de s'assurer que le chien reste bien hydraté pendant la transition alimentaire. Une augmentation de la consommation d'eau peut être observée en raison d’un changement d'alimentation.

L'astuce LAPSA

Pour effectuer ce changement, nous recommandons de mélanger au fur et à mesure la nouvelle alimentation LAPSA à l'ancienne, comme schématisé ci-dessous :

En cas de doute, voici le protocole proposé par LAPSA : https://www.lapsa-lab.fr/transition-alimentaire